Clearstream (2001–2011) : mêlant comptes bancaires occultes, fausses listes, règlements de comptes politiques, et manipulation d'informations, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, hauts sommets de l’État.
Les listings mentionnent de nombreux noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, alors ministre. Problème : les listings sont falsifiés. Plusieurs personnes y sont accusées à tort. L’affaire devient explosive car elle pourrait être une manipulation visant à salir des adversaires politiques, notamment Sarkozy. Guerre politique en coulisses. Enjeux de l'affaire Clearstream.
L'affaire Clearstream, un scandale financier, a débuté en février 2001 avec la publication d'un livre d'enquête. Plusieurs affaires sont liées à Clearstream, incluant l'affaire EADS-Clearstream et celle du corbeau des frégates de Taïwan, apparue en 2004. Un procès initialement prévu en 2011 a été reporté. Clearstream est une chambre de compensation financière luxembourgeoise, chargée de centraliser des transactions bancaires internationales. En 2001, le juge Renaud Van Ruymbeke enquête sur un vaste réseau de corruption dans l'industrie de l’armement (affaire des frégates de Taïwan). Il reçoit des listings bancaires anonymes affirmant que des personnalités françaises possèdent des comptes occultes non déclarés chez Clearstream. Les listings mentionnent de nombreux noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, alors ministre. Problème : les listings sont falsifiés. Plusieurs personnes y sont accusées à tort. L’affaire devient explosive car elle pourrait être une manipulation visant à salir des adversaires politiques, notamment Sarkozy. Dominique de Villepin, Premier ministre à l’époque, est accusé d’avoir laissé circuler sciemment les fausses listes, voire d’avoir encouragé leur utilisation contre Sarkozy, son rival pour la présidentielle de 2007. Villepin nie avoir agi ainsi, mais l’affaire devient une véritable guerre d’État, surnommée par la presse : "Clearstream II" (par opposition à l’enquête initiale sur les comptes occultes, "Clearstream I"). Villepin est renvoyé devant la justice pour "complicité de dénonciation calomnieuse", en 2009. En 2010, il est relaxé, faute de preuve de son implication directe dans la manipulation. D'autres protagonistes comme Imad Lahoud (informaticien), Jean-Louis Gergorin (ex-dirigeant d’EADS) sont condamnés pour faux, usage de faux et dénonciation calomnieuse. Montre comment des affaires financières peuvent être instrumentalisées politiquement. Met en lumière les luttes de pouvoir internes au sommet de l'État. Pose la question du rôle de la justice dans les conflits politiques. A profondément marqué la campagne présidentielle de 2007, où Sarkozy se présente comme victime d’un complot. L'affaire Clearstream est l'exemple parfait d’un scandale mêlant finances, manipulations, ambitions politiques et usage douteux de la justice. Elle démontre que la vérité judiciaire ne suffit pas toujours à apaiser les tensions politiques, et reste un symbole des jeux de pouvoir au sommet de l’État français.
